Où est la Vérité ? -– Le Christ, Roi de l’univers
Toujours la Parole de Dieu nous interroge ; méditée elle nous transforme, nous perfectionne. Elle peut aussi, comme ce dimanche, nous surprendre, en nous faisant fêter le Christ, Roi de l’Univers !
Dans le langage commun, le nom de « roi » ne s’applique plus guère aux personnages de l’histoire présente. Ne désignait-on pas ainsi celui qui était à la tête d’un Etat, d’une nation ? Ce souverain avait à son service une armée, possédait de grandes richesses. Sa domination régissait tous les sujets de son royaume. – Peu nombreux aujourd’hui les rois de cette catégorie !
Par contre très nombreux maintenant ceux et celles (il y a des reines !) qui détiennent ce titre. Notons les rois des différents sports, de toutes sortes de jeux et matières. Ils se signalent par une supériorité, souvent corporelle mais aussi intellectuelle, l’identification des autres les plaçant parfois sur un podium. Beaucoup parmi eux sont invités et y souscrivent, à gagner des richesses … en euros ! Toujours l’idole Argent !
Bien étranger à ces nominations le Christ Jésus. Les textes de la liturgie de ce jour approfondissent la compréhension de sa royauté.
La 1ère lecture du prophète Daniel nous parle de sa vision : « comme un Fils d’homme » à qui est « donné domination, gloire et royauté », une « domination éternelle », « royauté qui ne sera pas détruite ». Il sera servi « par tous les peuples ». Ces paroles vont s’appliquer au Christ. Annoncées pour le Messie à venir, comment ont-elles été comprises en son temps terrestre ?
Le psaume 92 renforce cette vision royale : « Le Seigneur est roi » ; « ton trône tient bon » et le refrain en fait la juste application au Christ : « Jésus Christ, Seigneur, tu règnes dans la gloire ».
La seconde lecture de l’Apocalypse nous fait percevoir déjà une royauté de Jésus, hors norme, celle « qu’il peut donner de la grâce et de la paix ». C’est en cela qu’il est « souverain des rois de la terre ». Sa conquête il l’a obtenu « par son sang », « qui nous a délivrés de nos péchés ». Du don de soi, de son offrande sur la croix, « Dieu son Père » l’a comblé en lui donnant « gloire et puissance pour les siècles des siècles ». Fils de l’Homme il est devenu « celui qui est, qui était et qui vient, le Tout Puissant », par sa divinité éternelle.
L’Evangile (Jean 18, 33b-37) va parfaire cette notion « royale » avec Jésus lui-même. En comparution devant Pilate, gouverneur romain de Jérusalem, celui-ci l’interroge : « Es-tu le roi des juifs ? … ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi – Qu’as-tu donc fait ? » Jésus répond : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ». – Ce ne sont pas les hommes qui l’ont choisi. Aucune armée pour prendre sa défense. La pauvreté fut sa condition constante. Il a pourtant une « royauté » – « Alors, tu es roi ? » questionne Pilate. Jésus affirme : « Je suis né, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ». Il est lui-même Vérité et Vie. Il est, comme le définira St Jean, Amour, « le Tout Puissant » en amour ! … l’amour qui se donne et qui sauve, l’amour qui nous conduira auprès du Père pour partager sa gloire éternelle, une royauté qui sera également la nôtre, nous en avons l’espérance … si nous savons aimer à son image. Que Marie, les saints et les anges, nous aident à la gagner !